• La naturopathie dans le monde

     

  • Etat des lieux au niveau mondial

    Des niveaux d'intégration variés

     

    Considérée par l'OMS comme la troisième médecine traditionnelle mondiale (aux côtés de l'Ayurveda et de la Médecine Traditionnelle Chinoise), l'intégration de la naturopathie reste soumise à l'appréciation de chaque état.

     

    Selon les cultures, elle occupe une place plus ou moins définie dans le paysage de la santé de chaque pays.

    Amérique du Nord

    Au Canada et aux États-Unis, les naturopathes sont considéré.e.s comme des professionnel.le.s de santé et reçoivent le titre de docteurs en naturopathie (ND).

     

    L'accès au titre est conditionné par l'obtention d'un diplôme de "médecine naturopathique", accessible à la suite de quatre ans d'études dans un organisme de formation accrédité. Les ND doivent également satisfaire annuellement aux exigences en matière de formation continue et ont un champ de pratique spécifique tel que défini par leur province/état.

     

    La régulation de la naturopathie en Amérique du Nord s'est construite progressivement depuis les années 1920.

    Amérique Latine

    Au Brésil, la naturopathie est reconnue par le Ministère de la Santé comme médecine complémentaire intégrative. Son enseignement est encadré par le Ministère de l'Education et sa pratique par le Ministère du Travail.

     

    Au Chili, deux diplômes d'état sont accessibles : naturopathe et naturopathe holistique, ce dernier incluant l'enseignement et la pratique de l'homéopathie et de l'acuponcture.

     

    Puerto Rico distingue quant à lui les naturopathes et docteurs en naturopathie.

    En Europe

    Sur le continent européen, une trentaine de pays pratiquent la naturopathie. Seuls trois d'entre eux l'encadrent de manière précise.

     

    L'Allemagne dispose depuis 1939 d'un diplôme fédéral de Heilpraktiker (praticien.ne de santé naturelle).

     

    En Suisse, le secrétariat d‘Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (Sefri) reconnaît depuis 2016 l'examen fédéral sanctionné par un diplôme de Naturheilpraktiker.

     

    Au Portugal la naturopathie est soumise au statut de médecine non conventionnelle, aux côtés de l'acupuncture, la chiropraxie, l'ostéopathie, la phytothérapie, la Médecine Traditionnelle Chinoise et l'homéopathie. Son exercice est encadré par deux lois éditées en 2003 puis 2013.

     

    Au Luxembourg et en Autriche, l'exercice de la naturopathie est réservé aux médecins.

     

    Dans tous les autres pays d'Europe, la naturopathie est légale sans être encadrée de manière spécifique.

     

    Source et informations complémentaires : WNF 2019 Global Naturopathic Regulation Report

  • Le cadre légal en France

    Un vide juridique préjudiciable à tou.te.s

     

    Il n’existe pas de loi en France pour encadrer la profession de naturopathe.

     

    L’exercice de la naturopathie demeure libre, tant qu’il ne relève pas de la pratique illégale de la médecine (pas de diagnostic, d'acte ou de traitement médical, d'ordonnance, d'ingérance dans le traitement médical en cours) ou de la pharmacie (préparations magistrales, phyto ou aromathérapeutiques).

    Les limites du système

    Cette apparente liberté fait aujourd'hui face à un constat d'insuffisance manifeste. Car, si le naturopathe n'est pas rattaché au corps médical (et n'a pas forcément vocation à l'être), il intervient toutefois dans le domaine de la santé au niveau de la prévention primaire aussi bien qu'en complément d'un parcours de soins conventionnel sur la base d'une pathologie diagnostiquée et suivie médicalement.

     

    L'absence de barrières à l'entrée du métier, vulnérabilise la naturopathie, mettant prétendument son exercice à la portée de toute personne qu'elle y soit ou non formée convenablement.

    Une demande pressante des professionnel.le.s

    Depuis les années 50 en France, la naturopathie a avancé par elle-même, définissant ses contours à l'intérieur des limites non spécifiques fixées par la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes), à laquelle elle est soumise en tant que profession délivrant de la prestation de service.

     

    L'engouement croissant du grand public pour la naturopathie pointe aujourd'hui les limites de cette auto-gestion : des personnalités médiatiques aux opportunités commerciales, nombre de praticien.ne.s se réclament aujourd'hui de la profession de naturopathe sans en partager le socle de connaissances incontournables, les principes fondamentaux ou l'éthique humaniste.

     

    Les médias pointent régulièrement des dérives qu'ils attribuent à la naturopathie mais qui relèvent dans l'immense majorité des cas d'une pratique libre et irresponsable de techniques liées de près ou de loin à la naturopathie mais vidées de sa vision globale et raisonnée.

     

    Aux côtés d'autres instances régulatrices du métier de naturopathes, l'AFNAT demande aux pouvoirs publics de participer à la régulation du terme "naturopathe", permettant de restreindre l'accès à la profession aux seul.e.s personnes disposant des socles de connaissances et de pratique suffisants pour exercer en pleine responsabilité.